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 Interview de Radium Avril 2008 by Signal-zero 
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Sheper imperturbable
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Inscription: Sam Avr 21, 2007 5:26 pm
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En 2008, DJ Radium est avec Manu le Malin l’autre grande figure du hardcore français. Acteur historique retournant les dancefloors de France et d’ailleurs avec toujours autant de fougue, il a, depuis la reformation de Micropoint, une actualité des plus fournies. DJ émérite, producteur infatigable et liver énergique, Radium regarde le passé avec sagesse et l’avenir avec sérénité : la rave n’est pas bloquée dans les 90’s et le hardcore a encore de beaux jours devant lui. Quinze ans après sa première prestation publique, il revient sur quelques souvenirs, ses influences, et aborde deux des grandes questions qui meublent les débats entre hardcore heads : le scratch et la Hollande.


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Comment Daniel est devenu Radium, il y a quinze ans ? Quelle a été ta première performance publique en tant que DJ ?

Je suis devenu dj assez naturellement… j’ai toujours été fan de musique, j’ai commencé à jouer et composer avant de sortir en rave. Du coup, quand j’ai découvert la techno et plus particulièrement le hardcore, l’envie de passer derrière ces nouveaux joujous qu’étaient les platines est vraiment venue toute seule !

Ma première performance en tant que dj a eu lieu en 1993 a Limoges, une petite soirée sympa devant un public d’amis, mon set a donc été accueilli avec beaucoup d’indulgence… La deuxième était à Paris, en ouverture d’une pointure, et ça a été franchement catastrophique !

Tu es reconnu comme un DJ très pointu (technique et musicalité). Avais-tu des modèles quand tu as démarré, et qui est le premier DJ a t’avoir marqué ?

Oui, j’ai eu beaucoup de modèles, tout d’abord Lenny Dee, qui pour beaucoup est celui qui a réellement inventé le djing hardcore et propagé ce virus. Ce qui m’a marqué de ses sets de cette époque est cette impression de folie furieuse et pourtant totalement maîtrisée qui se dégageait dès qu’il prenait les platines !
Par la suite, j’ai beaucoup été influencé par des djs hollandais comme Paul Elstak ou Gizmo, surtout pour la virtuosité et la propreté de leur technique.

Ensuite, a l’époque ou je commençais à tourner plus régulièrement, j’ai eu aussi des modèles comme Liza’N’Eliaz ou Laurent Ho, pour l’originalité de leur musique.

15 ans de mix : comment comptes-tu marquer le coup ? Des performances type « Radium all night long » au Stade de France sont-elles prévues ?

Hum, pas vraiment…A vrai dire, je n’avais rien prévu, mais maintenant que tu m’y fais penser, il va falloir que je prépare quelque chose ! Ou alors, j’attends les 20 ans, comme ça, ça fait un compte rond… Plus sérieusement, en ce moment, je travaille sur le prochain album de Micropoint, et quelques compos personnelles, donc pas vraiment de projet commémoratif en vue.

Ton souvenir de plus grosse galère en mix pendant une soirée ?

C’est dur d’isoler un seul souvenir. J’en ai eu une grosse il y a 4 ans dans une soirée dans le sud de la France, Nîmes je crois, un parc expo de 5000 personnes, que des lives, et moi, seul DJ à jouer avec des vinyles à 5h00 du mat’… Malheureusement, personne n’avait testé les platines avant la soirée, et il y avait tellement de basses que la pointe de lecture n’arrivait même pas à rester sur les disques. J’ai passé un quart d’heure de torture à essayer tant bien que mal d’enchaîner deux disques, puis j’ai jeté l’éponge…Bad trip !

Quels sont les points communs et les points de distinction entre les ravers des années 90 et les teuffeurs des années 2000 ?

C’est dur à dire... Evidemment, la moyenne d’âge a considérablement baissé, mais, mis à part ça, je pense que leur esprit est grosso-modo le même. Il y a une différence avec les tout premiers ravers du début des 90’s, car ceux-ci venaient tous de milieux différents, la rave était donc une sorte de ‘melting-pot’ culturel, mais dès le milieu des 90’s il y avait déjà une ‘culture techno’, et donc des ravers n’ayant rien connu d’autre que la rave. Ce qui n’a pas trop changé aujourd’hui.

Où en est la ‘culture techno » aujourd’hui ? Peut-on enfin parler de techno sans dire "c’était mieux avant" ?

Elle s’est peut-être un peu dissoute dans l’air du temps, c’est à dire qu’on la retrouve un peu partout, sans qu’elle soit réellement quelque part. Je ne sais pas si c’était mieux avant, les choses sont différentes maintenant, avec ce que cela a de mieux et de pire.

Tu joues régulièrement en Hollande, un pays qui fait rêver bien des artistes français. Mais quelle est la réalité du paysage hardcore hollandais ?

La Hollande a été un pays précurseur du hardcore, le meilleur terrain sur lequel il ait pu se développer. Un sondage avait été fait en 1994 sur les jeunes hollandais de la tranche d’âge 15-25ans. Quelque chose comme 70% d’entre eux déclaraient écouter de la musique électronique, et de ces 70%, 80% écoutaient du hardcore, ce qui, au total, donne un peu plus de 50% ! La culture hardcore est donc vraiment profondément ancrée dans ce pays, et même si on est loin de ces chiffres aujourd’hui, la Hollande reste la référence en matière de professionnalisme, que ce soit pour l’organisation de méga-événements ou pour la production musicale. Musicalement, on a pu leur reprocher un son ‘formaté pour les masses’, mais ils ont su s’adapter au fil du temps et montrer qu’ils n’étaient pas fermés aux nouvelles tendances, même extra-hollandaises. Quant au public, la fréquence et la fréquentation des soirées a baissé depuis les années 90, mais le public s’est renouvelé, et on est bien loin des clichés ‘hooligans’ d’antan.

Depuis un an, il y a beaucoup moins de soirées hardcore en Hollande effectivement. A quoi peut-on attribuer ce phénomène ? Trop de plateaux identiques ? Détournement d’une partie du public vers le hardstyle ?

Depuis un an, je ne saurais trop dire. Peut-être que le son se durcit ? Pour ce qui est du hardstyle, je pense que son pic de popularité était en 2003-2005, mais je ne suis pas trop en mesure de juger s’il y a un regain à ce niveau-là en Hollande. On m’a souvent dit que beaucoup de gens s’étaient détournés du hardcore pour le hardstyle au début des ‘00, et que du coup, la scène était devenue beaucoup plus une scène de vrais passionnés que par le passé.

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A part la Hollande, comment se porte le hardcore en Europe et dans le monde ? Côté musique, et par ailleurs côté soirées ?

Il a connu de meilleurs jours… mais de pires aussi ! Cela reste quand même essentiellement en Europe, il y a quelques labels en Amérique du Nord, mais vraiment peu de soirées (surtout par rapport à la taille du continent), sinon ailleurs, c’est vraiment confidentiel. En Europe, en ce moment, à part la Hollande, il y a beaucoup de productions anglaises (un regain de soirées aussi), en France aussi. En Italie, où il y a eu une scène très vivace et qui a connu une forte chute, les soirées recommencent petit à petit, quant aux artistes (dont beaucoup sont ‘expatriés’ en Hollande), ils sont parmi les plus productifs du moment. Il y a aussi des petites scènes en Suisse et en Belgique, en Allemagne, par contre il ne se passe plus grand chose. D’autres pays s’y mettent, petit à petit, l’Espagne et les pays de l’Est, par exemple.

Travailles-tu le scratch, passe-passe et autres techniques issues du turntablism ? De plus en plus de DJs techno et hardcore s’y mettent (suivant les exemples de Mark N ou Vince). Plus largement, le turntablism hip-hop t’inspire-t-il pour ton mix ?

Plus vraiment, ça m’a un petit peu inspiré au début, mais je pense que ce style d’effets est vraiment fait pour le hip-hop, et ne s’intègre pas forcément dans le hardcore, notamment pour une question de tempo. Du coup, il faut faire de longs breaks hip-hop ou en tout cas à la moitié du tempo si on veut faire de vraies phases de scratch (comme Mark N par exemple) ou alors, si on veut vraiment scratcher sur du hardcore (comme Vince), on reste très limité par rapport à ce que l’on peut faire sur du hip-hop. Je ne dis pas que ces effets soient sans intérêt, ces deux dj’s et bien d’autres ont su faire quelque chose de fort avec, mais je pense qu’avec des platines, il y a encore beaucoup d’effets et de techniques spécifiquement hardcore à explorer.

Des exemples ?

Tout ce qui fait du bruit (c’est le propre du hardcore, non ?) ! Déjà, le djing hip-hop est très axé sur la ‘juxtaposition’ de disques (mis à part le scratch), donc sur les platines (et les faders souvent utilisés uniquement comme des cuts). Le djiing techno joue plus sur le mélange des disques, donc sur la console (le son). Entre les equalizers, les gains et maintenant même les effets intégrés, cela donne quand même un vaste champ d’exploration.
Même pour ce qui est du scratch, scratcher une nappe et scratcher un pied hardcore ou plus spécifiquement un bruit agressif et lourd, ça ne donne pas la même chose et ça ne demande pas le même toucher. Le bruit étant le domaine privilégié du hardcore, ça pourrait être de circonstance.

Tous les effets de vitesse (accélération ou ralentissement) s’adaptent très bien au hardcore, et même s’ils sont assez courant en soi, en les associant à d’autres effets (cut, scratch ou autres) je pense que cela pourrait donner de choses intéressantes et qu’on a encore peu vues. Pour aller dans l’extrême, on a même vu des dj’s hip-hop faire des effets en frottant la pointe de lecture sur le vinyle, je trouve que le résultat sonne très hardcore !
Je ne prétends pas faire tout ça, je dis juste que si je pensais à travailler des effets techniques spécifiques, ce serait plus le genre de choses qui m’inspireraient.

Tu es un peu sévère quand tu dis que « si on veut vraiment scratcher sur du hardcore (comme Vince), on reste très limité par rapport à ce que l’on peut faire sur du hip-hop… » Si on suit l’exemple de Vince, il recompose, en scratchant la nappe d’un morceau, des mélodies de certains tubes (celle de « Thrillseeka » par exemple). Un exercice qui ne se voit pas vraiment dans le hip-hop.

Je n’ai pas vu le scratch de Vince que tu mentionnes mais je pense avoir entendu des djs hip-hop recomposer des mélodies... Après, tout dépend de la complexité de la mélodie. Je ne dénigre pas le travail de Vince ou d’autres, je ne prétends pas rivaliser avec leur technique, je disais juste que ce n’étaient pas forcément le genre d’effets qui pourraient être une source d’inspiration pour moi...

Tu as déjà eu envie d’aller vers d’autres formats que le DJing et le live 100% électronique ? Autrement dit, est-ce que l’idée de jouer sur scène avec des instruments en bois t’a déjà effleuré ?

Pas pour du djing, par contre pour du live, j’y ai souvent pensé… Mais je pense que cela nécessite un projet vraiment spécial, quelque chose de vraiment pensé autour de ce concept.

Tu composes rarement des tracks rapides et violents comme ceux du Cunt 7. Pas envie ? Pas de propositions de labels speedcore ?

Plutôt le manque d’envie… Ce n’est pas que j’y suis totalement fermé, mais, globalement, la vitesse du hardcore a quand même baissé depuis l’époque du Cunt7 (ou bien serait-ce mes goûts ?). Je n’exclue pas l’idée d’en refaire, mais j’ai quand même tendance à composer des tracks que je peux jouer dans mes sets, et cela ne m’arrive que rarement de jouer speedcore.

Comment vis-tu ton statut de pape du frenchcore ? Te sens-tu comme le père spirituel d’artistes comme DJ Maissouille ?

Wow, ‘pape du frenchcore’ ? Mais j’ai rien demandé, moi ! Non, sérieusement, je ne le ‘vis’ pas , j’ai toujours fait ma musique en fonction de mes goûts, et ce prétendu ‘statut’ n’est vraiment pas quelque chose qui joue sur mes choix musicaux.
Sinon, je ne me sens pas comme le père spirituel de qui que ce soit, mais si certains se considèrent comme mes ‘fils spirituels’, j’en suis très flatté...


Dronnzz

Interview by Dronnz sur le site www.signal-zero.info publiée le 22 Avril 2008.

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Jeu Mai 29, 2008 7:36 pm
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on le sent moins sauvage qu'avant non ?

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Jeu Mai 29, 2008 10:58 pm
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Sheper imperturbable
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Je sais pas, encore plus expérimenté ouai ptet...

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Ven Mai 30, 2008 10:40 pm
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